Comment saisir le tribunal administratif

 

 

Le maire a pris une décision qui vous porte préjudice et vous entendez demander son annulation ou réparation du préjudice que cela vous a occasionné.

 

Seul le tribunal administratif peut se prononcer sur un litige avec votre collectivité.

 

Il faut établir une requête (ou mémoire) et l'adresser directement au président du tribunal administratif de votre secteur.


Il s'agit d'une lettre, rédigée sur papier libre, dans laquelle vous exposez votre demande. Cette lettre doit être adressée en recommandé avec accusé de réception ou déposée au greffe du tribunal qui visera l’exemplaire que vous devez conserver.

 

Un timbre de 15 euros doit être collé sur l’original de la requête.

 

La décision que vous contestez doit être jointe.    


Dans la lettre, vous exposerez clairement les faits et les raisons qui vous permettent de justifier de votre droit et de demander l’annulation de la décision.


Si vous demandez l'annulation d'une décision :

Précisez s'il s'agit de la violation d'une loi, d'un décret, d'un arrêté, de motifs erronés ou inexacts, du non respect d'une procédure.

L’assistance d’un avocat n’est pas nécessaire.

 

Si vous avez subi un préjudice :
- apportez la preuve de la responsabilité du maire,

- expliquez quel est votre préjudice,

- chiffrez le montant de l’indemnité que vous demandez.

L'assistance d'un avocat peut être obligatoire.


Pièces à joindre à la requête :

-          La requête doit être envoyée en trois exemplaires : deux exemplaires pour le tribunal et un exemplaire qui sera envoyé au maire (autant de copies que d’adversaires plus deux copies),

-          La copie de la décision attaquée,

-          La copie de la demande préalable au maire, si vous avez dû susciter une décision de l'administration pour saisir le tribunal,

-          Toutes les pièces justificatives que vous estimez utile de produire, et que vous avez citées dans la requête en les numérotant pour la clarté du dossier. Ces pièces seront récapitulées dans une liste jointe à votre lettre.

 

La décision que vous contestez continue à s’appliquer jusqu’au jugement.

 

Si vous estimez qu’il y a urgence vous pouvez faire un référé suspension.

 

Il faut faire une nouvelle requête à laquelle vous joindrez la première requête. Ce recours ne peut être fait que s‘il y a une première requête, dite requête au fond. Les deux requêtes  peuvent être déposées en même temps.

 

Dans cette requête, il faut démontrer deux choses :

-          Que la décision que vous attaquez est illégale,

-          Qu’il y a urgence à mettre un terme à l’application de cette décision qui vous porte préjudice grave.

Cette requête ne nécessite pas le timbre fiscal de 15 euros.

 

 Assistance d’un avocat

 

L’assistance d’un avocat n’est pas toujours obligatoire.

 

Ainsi le recours à un avocat n’est pas obligatoire devant le tribunal administratif pour :

- les litiges d'ordre individuel concernant les fonctionnaires ou agents de l'Etat et des autres personnes ou collectivités publiques,
- les litiges dans lesquels le défendeur est une collectivité territoriale ou un établissement public en relevant.


Devant le Conseil d’Etat, la requête et les mémoires des parties doivent, à peine d'irrecevabilité, être présentés par un avocat au Conseil d'Etat.

L’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire en ce qui concerne :

- les recours pour excès de pouvoir contre les actes des diverses autorités administratives.

- les recours en appréciation de légalité.

 

Si l'assistance d'un avocat est obligatoire, vous pouvez vous adresser à un avocat au barreau ou à la cour, ou à un avocat au Conseil d'Etat ou à la Cour de cassation (la liste est consultable dans chaque tribunal).
Si vos ressources sont faibles, vous pouvez demander l'aide judiciaire.

 

 

 

Pour toute information, avant de saisir le tribunal, contactez :
- le greffe du tribunal administratif le plus proche de votre domicile,

- le service de consultation gratuit des avocats (renseignez-vous auprès de votre mairie, tribunal d'instance ou tribunal de grande instance),
- le bureau d'information du public du Conseil d'Etat.

Si vous adhérez à un syndicat professionnel, celui-ci peut vous aider.

 

 



Pour en savoir plus :

 

Code  de justice administrative :

articles L 411-1 ; R 411-1 et suivants ; R 412- et suivants ; R 413-1 et suivants ; R 431-1 et suivants

 

http://www.conseil-etat.fr/ce/japrat/index_jp_jc01.shtml

http://www.conseil-etat.fr/ce/japrat/index_jp_jc05.shtml

http://www.caa-paris.juradm.fr/ce/japrat/index_jp_je01.shtml